L'utilisation du terme "indigène" pose plusieurs problèmes.
Tout d'abord, selon les groupes et les personnes, ce mot recouvre des réalités diverses et parfois contradictoires. Le sens couvert par cette dénomination dépend d'une vision du monde et des opinions politiques de chacun. Ainsi, selon les cas, le peuple basque peut être considéré ou non comme un peuple indigène.
Ensuite, jusqu'à quel point un groupement humain est-il autochtone par rapport à un territoire? En effet, l'Histoire humaine est remplie depuis le départ de migrations et de mouvements de population, de phénomènes de métissage et d'acculturation.
Comment différencier clairement culture indigène, culture orale et culture traditionnelle?
Le terme est-il réservé aux minorités natives de territoires colonisés par les occidentaux à l'époque moderne?
Le danger de cette notion n'est-il pas d'essentialiser et de rejeter toute forme de métissage, concourrant par là-même à l'appauvrissement et à la perte de vitalité d'une culture et d'un peuple? Il nous semble pourtant essentiel pour le futur des peuples indigènes et non indigènes d'appréhender la notion de culture comme un phénomène vivant, constamment en équilibre entre traditions et innovations.